#Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2025

La fluidité au cœur du système : comprendre les approches tactiques du PSG et de Chelsea, avec Roberto Martínez

FIFA, 12 juil. 2025

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Chacun à sa manière, le Paris Saint-Germain et le Chelsea FC ont fait le choix d’élargir le rôle et les responsabilités de leurs latéraux durant les phases de possession. Le duel entre ces deux formations en finale de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2025™ nous promet donc un choc passionnant entre deux styles de jeu centrés sur les permutations et la fluidité.

Les permutations et la liberté de mouvement des latéraux constituent deux marques de fabrique du jeu de Chelsea et du PSG en phase offensive. Roberto Martínez, membre du Groupe d’étude technique, livre son analyse sur la stratégie employée par les deux finalistes, qui ont fait de cette fluidité l’un de leurs principaux arguments dans la maîtrise du ballon. L’actuel sélectionneur du Portugal constate également que, si les deux équipes partagent la même philosophie en matière de flexibilité et d’occupation des espaces, la façon dont elles organisent leurs permutations varie en fonction du profil de leurs individualités. Cet article a été rédigé à partir d’un entretien avec Martínez, dans lequel il évoque les aspects tactiques de la finale de la Coupe du Monde de la FIFA™.

Présentation de la finale par Martínez

La domination parisienne et le rôle essentiel d’Hakimi

Exception faite de sa courte défaite (1-0) contre les Brésiliens de Botafogo en phase de groupes, le PSG s’est montré extrêmement dominateur depuis le début de la compétition, comme en attestent ses victoires sur l’Atlético de Madrid et le FC Bayern München. Pour Martínez, cette mainmise sur le jeu doit beaucoup à la fluidité de la formation parisienne en possession du ballon et à son intensité dans les phases de récupération. 

« Avec le PSG, on sait à quoi s’attendre : une équipe parfaitement synchronisée, qui évolue avec confiance et conviction. En possession, les joueurs savent exactement ce qu’ils ont à faire. Leur plan de jeu commence à être relativement connu, mais ce n’est pas pour autant chose aisée que de trouver la parade. Les joueurs ont plusieurs cordes à leur arc et ils n’hésitent pas à permuter. En outre, techniquement, cette équipe évolue à un niveau exceptionnel. Tous les joueurs sont capables de conserver le ballon sous pression. Ils sont très rigoureux tactiquement, ils veillent à bien exploiter la largeur du terrain, n’ont pas peur d’aller au duel et se présentent souvent en nombre dans la surface de réparation. En phase de récupération, le PSG est certainement l’une des équipes les plus efficaces au monde. Les joueurs pressent haut et forment un bloc très compact. Cette intensité dans la récupération fait du PSG l’équipe la plus impressionnante de la compétition. » 

Ces transitions fluides se concluent généralement par un appel tranchant d’Achraf Hakimi (n°2) dans les 30 derniers mètres. Les données recueillies par l’équipe Analyse des performances et tendances du football permettent de mieux cerner le positionnement et la contribution offensive de l’international marocain. Pour 60 minutes de temps de jeu effectif en Coupe du Monde des Clubs, Hakimi se classe en première position pour le nombre de ballons reçus suite à un appel dans le dos de la défense. Il devance assez largement tous ses coéquipiers.

Vidéo 1 : Sur le troisième but du PSG contre le Real Madrid, Hakimi (n°2) se retrouve à la pointe de l’attaque parisienne et sert son coéquipier Fabián Ruiz (n°8).

Prenant l’exemple de la vidéo ci-dessus, Martínez souligne l’excellente coordination entre Hakimi, le milieu João Neves (n°87) et les deux joueurs venus en soutien dans la surface de réparation adverse. Cette entente est, pour lui, une des principales raisons derrière l'efficacité du système mis en place par le PSG.

« Cette vidéo est très intéressante car on peut voir que João Neves et Hakimi se comprennent parfaitement. En fonction de la position de chacun, ils parviennent presque à eux seuls à déstabiliser la défense adverse. Les Madrilènes ont eu énormément de mal à contenir cet appel. Ici, Hakimi joue dans l’axe et peut repartir ; en tant que latéral, il prend le couloir. Après deux magnifiques une-deux, il entre dans la surface, avec deux coéquipiers en soutien. Il faut une bonne coordination et une excellente compréhension du placement de chacun pour créer un 3 contre 2 dans la surface adverse en partant de sa moitié de terrain. Un arrière droit qui se retrouve en position de pointe jouit manifestement d’une grande liberté. »

Les permutations et les différents profils des joueurs de Chelsea

Martínez note que Chelsea a changé de système au fil de la compétition. Si l’entraîneur Enzo Maresca n’a pas hésité à faire tourner son effectif, certains joueurs apparaissent comme les garants du jeu des Blues. 

« Chelsea est une équipe très différente du Paris Saint-Germain. On a pu la voir évoluer. Maresca a utilisé plus de joueurs que n’importe quel autre entraîneur dans cette Coupe du Monde des Clubs. Mais, à ce stade, on a quand même une idée assez précise de ce qu’il veut faire avec le ballon. Le jeu s’organise autour de la vivacité de Christopher Nkunku et Pedro Neto, et de la créativité d’Enzo Fernández et Cole Palmer. Moisés Caicedo est là pour assurer l’équilibre de l’ensemble, tandis que la défense à trois fait preuve d'une grande flexibilité, avec Marc Cucurella. »

En ce qui concerne les permutations, Martínez constate que les Londoniens partagent d’évidents points communs avec le PSG, notamment au niveau de la mobilité, de la fluidité et de l’occupation des espaces. À l’instar de leurs homologues parisiens, les latéraux de Chelsea tiennent un rôle important dans l’animation, en s’intégrant à des zones très différentes de celles qu’ils occupent défensivement. Toutefois, en raison de leurs profils, la façon dont ils contribuent à ces permutations présente d’importantes disparités avec ce que l’on observe au PSG. 

Vidéo 2 : Sur cette action, Malo Gusto (n°27) dézone dans l’axe pour se retrouver en position de meneur de jeu. Il distribue les ballons tout au long de cette séquence, à mesure que Chelsea remonte le terrain.

Si Hakimi vient volontiers prêter main-forte à ses attaquants dans les 30 derniers mètres, voire dans la surface de réparation, Malo Gusto, le latéral droit de Chelsea, préfère s’insérer au cœur du jeu, afin d’exploiter au mieux ses qualités techniques. Comme le résume Martínez, « l’intention est la même, mais l’exécution est radicalement différente ». À gauche, Cucurella s’aventure parfois dans les espaces entre le milieu et l’attaque afin de provoquer le surnombre dans l’axe, dans une zone traditionnellement occupée par un numéro 10.

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