Pays-Bas : variabilité avec et sans ballon

Dans cette deuxième partie, Mo Marley, ancienne sélectionneuse de diverses équipes nationales féminines de jeunes d’Angleterre, analyse les caractéristiques du jeu néerlandais, que ce soit avec ou sans ballon

Mo Marley a mené l’équipe d’Angleterre au sacre lors du Championnat d’Europe féminin U-19 de l’UEFA en 2009. En club, Marley occupe une place à part dans le cœur des supporters d’Everton, où elle s’est distinguée aussi bien comme joueuse que comme entraîneure.

Avec ballon

Mo Marley : Les joueuses des Pays-Bas ont adopté une grande variété d’approches durant les phases de possession. Évoluant dans une défense à quatre ou à trois, elles ont démontré leur capacité à construire sur les coups de pied de but, s’appuyant sur la gardienne pour franchir la première ligne de pressing.

Parmi les caractéristiques de leur jeu, il faut noter le positionnement de leur arrière gauche haut sur le terrain et la propension d’une milieu à évoluer entre les lignes ou à s’excentrer pour apporter le surnombre sur une aile. Leur variété lors des phases de possession leur impose sans cesse de prendre la bonne décision pour identifier où se trouvent les espaces et quand les exploiter. Cela contraint également l’adversaire à devoir s’adapter en temps réel à ces surnombres et à résoudre des problèmes tactiques.

Les milieux de terrain néerlandaises ont démontré la qualité technique et l’intelligence de jeu nécessaires pour sortir le ballon hors des petits espaces et le transmettre dans une zone dangereuse. Lors de la phase de construction sur leur but contre le Mexique en demi-finale, les milieux de terrain bataves enchaînent une série de passes pour servir la buteuse dans le dos de la défense.

Les Néerlandaises peuvent alterner entre une et deux milieux de terrain à la construction (les numéros 6 et 8), ce qui aide l’équipe à jouer entre ou par-dessus les lignes. Leurs trois milieux savent évoluer sur tous les fronts de l’entrejeu et disposent d’une grande variété de combinaisons pour effectuer des passes courtes entre les lignes ou renverser le jeu sur l’autre aile. Les joueuses ont fait preuve d’une grande détermination, imposant leur style de jeu sans relâche.

Les ailières néerlandaises (numéros 7, 17 et 11) sont rapides et créatives. Elles permettent à l’équipe d’occuper la largeur. Elles défient les arrières latérales adverses en 1 contre 1 avec beaucoup d’assurance, prenant l’intérieur ou l’extérieur de leur vis-à-vis pour combiner et adresser la dernière passe ou conclure. Elles peuvent poursuivre leur action sur l’aile ou repiquer dans l’axe sur leur pied dominant. Les milieux de terrain ont les qualités techniques nécessaires pour renverser le jeu intelligemment et la vista pour franchir les lignes défensives, comme on a pu le constater sur leur but contre le Mexique.

Sans ballon

Là encore, l’équipe a eu recours à diverses stratégies lorsqu’elle n’avait pas la possession. Elle exerce un pressing haut dès les remises en jeu adverses, en s’appuyant sur une base en 4-2-3-1. Lors des derniers matches, les Néerlandaises sont passées d’un bloc haut axé sur une récupération rapide du ballon à un bloc compact médian ou bas. En modifiant leur organisation défensive, les Pays-Bas ont réduit les espaces disponibles pour leurs adversaires et les ont contraintes à faire preuve d’une excellente précision technique pour percer les lignes et évoluer dans les zones denses. Une fois le ballon récupéré, les Bataves ont cherché à contre-attaquer rapidement par l’intermédiaire de leurs ailières, exploitant la ligne défensive haute de leurs adversaires, comme on a pu l’observer lors de leur huitième de finale contre les États-Unis.

Dans les derniers tours de la compétition, les Pays-Bas ont adopté un bloc compact médian ou bas. À l’instar du Mexique en demi-finale, les adversaires ont eu du mal à déjouer l’organisation défensive néerlandaise.

Leur bloc défensif compact leur permet d’exercer un pressing collectif efficace sur l’ensemble du terrain. La numéro 6 joue le rôle de sentinelle devant la défense, tandis que la numéro 8 décroche pour apporter du soutien plus bas sur le terrain si nécessaire. Les Néerlandaises ont montré qu’elles savaient s’adapter à la tournure des matches, notamment contre la France où elles ont augmenté l’intensité de leur pressing, ce qui s’est avéré décisif pour les aider à combler un retard de deux buts avant de finir par remporter la rencontre aux tirs au but.

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