#Coupe du Monde Féminine de Futsal de la FIFA 2025

Défense du but et défense de la surface de but : principales différences

FIFA, 6 déc. 2025

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Antonio García, expert du Groupe d’étude technique de la FIFA, examine dans cet article la façon dont les gardiennes de but à l’œuvre à la Coupe du Monde Féminine de Futsal de la FIFA 2025™ font la distinction primordiale entre la défense du but et celle de la surface de but.

En futsal, chaque geste technique est étroitement lié à une intention tactique corrélée au contexte du match et influencée par des aspects tels que l’emplacement du ballon, les distances, les angles, les forces et faiblesses de l’adversaire, et bien d’autres encore. Tous ces facteurs sont essentiels au cycle de perception et d’action d’une gardienne de but.

Lorsque son équipe n’a pas la possession, que le jeu se déroule dans le tiers défensif et qu’il y a une possibilité de tir, une gardienne devra généralement gérer l’une des deux situations suivantes :

Chaque situation est complexe et impose des comportements différents de la part de la gardienne ainsi qu’une bonne coordination avec ses coéquipières. Les tirs proviennent d’une grande variété d’endroits sur le terrain. En outre, l’environnement entre l’attaquante qui tente sa chance et la gardienne de but est également complexe, certaines parades étant effectuées sous pression directe et d’autres sans aucune pression. L’équipe Analyse des performances et tendances du football de la FIFA distingue trois types de pression exercée sur une gardienne au moment de son intervention (voir les chiffres ci-après) : pression directe, lorsque l’attaquante a le champ libre vers le but ; pression indirecte, lorsqu’une défenseure à proximité peut influencer le tir ; et aucune pression, lorsqu’une défenseure bloque le champ de tir de l’attaquante.

À l’occasion de la première édition de la Coupe du Monde Féminine de Futsal de la FIFA™, la plupart des gardiennes de but démontrent leur capacité à analyser, reconnaître et différencier ces deux situations décisives. Cet article décrypte les comportements technico-tactiques exemplaires dont ont fait preuve plusieurs d’entre elles lors de la compétition.

Défense du but

Un gardienne doit défendre le but lorsque l’adversaire tire à moyenne ou longue distance. Une bonne réactivité de la gardienne dans ces situations passe par trois aspects : positionnement, orientation du corps et posture.

Cristina García (Espagne) : positionnement

Dans cet exemple, l’Espagnole Cristina García (n°12) ajuste son positionnement vertical au fil de l’action.

L’élément marquant de cet extrait est le positionnement avant l’arrêt ; la gardienne de but doit ajuster sa distance par rapport au ballon. Le fait de maintenir une distance suffisante (positionnement vertical) lui donne le temps de percevoir clairement la trajectoire du ballon et de réagir en conséquence. À ce moment précis du match opposant l’Espagne au Canada, García anticipe initialement une situation potentielle de un contre un avec une attaquante canadienne et s’avance vers l’arc de cercle. Lorsqu’elle constate que des défenseures espagnoles se trouvent entre elle et son adversaire, elle recule vers la ligne de but tout en conservant une vision dégagée pour effectuer l’arrêt.

Ana Catarina (Portugal) : orientation du corps et posture

La Portugaise Ana Catarina (n°1) réajuste rapidement sa position d’attente, l’orientation de son corps et sa posture après un arrêt réussi. Sa réaction immédiate aux conséquences de sa première intervention lui permet de s’imposer une nouvelle fois avec brio.

Dans cet exemple tiré du quart de finale entre le Portugal et l’Italie, Catarina (n°1) adopte une orientation du corps et une posture exemplaires pour réaliser une double parade impressionnante. La position d’attente de la gardienne portugaise est équilibrée, fermement ancrée sur ses appuis, ce qui lui permet de réagir rapidement au tir qui passe entre les jambes de sa défenseure. Elle pense immédiatement aux conséquences de son arrêt, une étape clé dans les interventions d’une gardienne de but, et se relève rapidement, s’orientant vers le ballon et se donnant ainsi les meilleures chances possibles d’effectuer une seconde parade.

Défense de la surface de but

Les adversaires parviennent souvent à franchir le rideau défensif et se retrouvent en situation de duel avec la gardienne. Dans ces moments du match où aucune de ses défenseures ne peut empêcher le tir, la gardienne doit officier en tant que dernier rideau et défendre la surface de but, communément appelée « arc de cercle ». L’intervention d’une gardienne repose sur deux aspects clés dans ces situations : la gestion de la distance et l’orientation du corps.

Bianca (Brésil) : gestion de la distance

La Brésilienne Bianca (n°3) constate qu’il n’y a aucune coéquipière entre elle et l’attaquante, produisant une situation de un contre un. Elle s’avance vers l’arc de cercle, reste sur ses appuis et écarte les bras en forme de croix pour bloquer le ballon.

Dans cet extrait, la gardienne brésilienne Bianca (n°2) illustre parfaitement l’importance de la gestion de la distance lors de la défense de la surface de but. Contrairement à la défense du but, son objectif consiste ici à se retrouver le plus près possible du ballon au moment du tir. Bianca se place au plus près de l’arc de cercle, réduisant l’angle et l’espace disponibles pour l’attaquante iranienne, et augmentant ainsi considérablement ses chances de s’imposer.

Nene Inoue (Japon) : orientation du corps

Ici, la Japonaise Nene Inoue (n°1) effectue une sortie sur les genoux pour défendre la surface de jeu. Ce geste technique lui permet d’avoir une importante surface du corps en opposition, réduisant ainsi l’angle de tir de l’attaquante.

Dans les situations où elle sort pour défendre la surface, le tir est généralement décoché à bout portant. Le temps de réaction de la gardienne est ainsi minime. Dans cet extrait tiré du match de groupe très disputé contre le Portugal, la Japonaise Inoue (n°1) démontre pourquoi l’objectif premier d’une gardienne dans ces situations consiste à repousser le ballon plutôt qu'à s’en saisir.

Alors que l’attaquante portugaise perce la défense, Inoue se précipite vers elle et effectue une sortie sur les genoux pour annihiler cette tentative. La gardienne japonaise garde les bras près du corps, adoptant la posture la plus compacte et la plus imposante possible afin de fermer tout espace par lequel le ballon pourrait passer. Elle se place à dessein entre la ligne de but et le ballon, aussi près que possible de celui-ci, pour écarter le tir.

Former des gardiennes de but intelligentes

Une gardienne intelligente ne se caractérise pas par des gestes techniques esthétiques ou par des arrêts dignes d’un manuel, mais plutôt par sa capacité à analyser, interpréter et comprendre chaque situation afin d’y apporter une réponse adaptée et efficace. Cette règle s’applique à toutes les situations, qu’il s’agisse de défendre l’espace à l’intérieur comme à l’extérieur de la surface de but.

Sur cette dernière vidéo, la complexité de la situation oblige l’Espagnole Cristina García à intervenir deux fois coup sur coup. Avant son premier arrêt, elle constate que l’adversaire est en position de marquer et sort pour défendre l’arc de cercle. Avant d’effectuer sa seconde intervention, elle remarque que ses coéquipières exercent désormais un pressing sur l’attaquante et retourne dans son but pour mieux évaluer la trajectoire du ballon.

Lors des ateliers pratiques à l’entraînement, il incombe aux entraîneurs de proposer aux gardiennes de but des situations proches de conditions de jeu réelles, afin de favoriser un niveau d’adaptabilité leur permettant d’être efficaces en match. Cette approche se substitue aux exercices techniques répétitifs et isolés, qui pâtissent d’un manque de mises en situation.

Présentation de la finale

Tout savoir sur les finalistes de la Coupe du Monde Féminine de Futsal 2025 en chiffres.

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