Ancien footballeur professionnel, Vilches a trouvé sa voie six mois après avoir pris sa retraite, lorsqu’il est devenu coordinateur de l’académie nationale espagnole. Fort de trois ans demi d’expérience au sein de la fédération, il décrit la manière dont son équipe et lui détectent les jeunes talents. Dans cet entretien, Vilches décrit le profil idéal du joueur espagnol et explique pourquoi l’intelligence de jeu sera la caractéristique la plus recherchée à l’avenir.
Points clés
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L’Espagne adopte un modèle de jeu basé sur la possession du ballon. Les recruteurs de la Fédération Espagnole de Football (RFEF) suivent les joueurs dès leur plus jeune âge afin de repérer les qualités techniques et tactiques adaptées aux caractéristiques du style de jeu espagnol.
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L’objectif est d’avoir des joueurs à l’aise techniquement, matures sur le plan psychologique, n’ayant pas peur de repousser leurs limites et d’évoluer sous pression.
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Alors que le football devient plus rapide et que les joueurs sont plus physiques et techniques, ce sont l’intelligence et la compréhension du jeu qui font la différence.
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Partie 1 : le processus de détection
Dans la première partie de l’entretien, Vilches évoque son passage de joueur à recruteur et parle du système de détection de la RFEF. Vilches et son équipe suivent avec régularité le plus grand nombre de joueurs possible. Ils se déplacent pour observer des matches et produisent des rapports écrits et vidéo sur les joueurs susceptibles de répondre aux critères recherchés par les équipes nationales de jeunes. Ce travail a été facilité par une augmentation du financement alloué par la RFEF pour la détection. L’objectif est de fournir aux sélectionneurs le plus grand nombre de joueurs possible. Le potentiel est un indicateur clé. Les joueurs ont beau ne pas avoir le rendement souhaité actuellement, ils ont plus de chances d’être retenus s’ils peuvent s’adapter aux exigences de l’entraîneur. Les performances immédiates sont secondaires par rapport à la création d’un vivier de joueurs.
Partie 2 : définition du joueur espagnol
On attend des joueurs espagnols qu’ils soient extrêmement techniques. Alors que d’autres fédérations privilégient les joueurs très physiques ou rapides, Vilches affirme que l’Espagne recherche des footballeurs doués techniquement, capables de lire le jeu et de s’intégrer dans le style de l’équipe nationale, axé sur la possession du ballon. Il cite Lamine Yamal et Pau Cubarsí comme exemples de joueurs espagnols qui allient la technique à la force mentale. Ce qui les distingue de leurs pairs, c’est leur capacité à évoluer sous une pression extrême à un jeune âge. La RFEF et les clubs de LaLiga travaillent dur pour développer les jeunes joueurs et les préparer psychologiquement à mûrir rapidement, en évitant les erreurs que commettrait un adolescent classique.
Partie 3 : profils de joueurs
Le milieu de terrain espagnol typique, tel que Sergio Busquets ou Xabi Alonso, doit contrôler le rythme du jeu en se positionnant correctement pour recevoir le ballon et le faire circuler. En Espagne, la plaque tournante, ou numéro 6, n’est pas un milieu de terrain défensif tel qu’on l’entend, qui serait là pour museler l’adversaire avec autorité. Ses principaux objectifs sont le positionnement et l’équilibre de la défense. Les ailiers espagnols doivent se montrer dangereux dans les duels et créer des occasions de but. La vitesse et le sens du but sont essentiels. Contrairement à d’autres pays, l’on attend des attaquants qu’ils participent à la construction, qu’ils soient à l’aise balle au pied à l’extérieur de la surface de réparation et qu’ils soient efficaces devant le but.
Partie 4 : les joueurs de demain
Dans la dernière partie de l’entretien, Vilches évoque l’intelligence dont les joueurs devront faire preuve pour briller dans le football à l’avenir. En tant que responsable de la détection, Vilches est parfaitement conscient du niveau de préparation des footballeurs d’aujourd’hui. Grâce aux avancées en matière de nutrition, de renforcement et de préparation physique, ainsi qu’à l’amélioration des centres de formation, les joueurs sont en excellente forme physique et possèdent des compétences techniques ainsi qu’une compréhension tactique optimales. Parallèlement, la réduction des espaces et la vitesse de circulation du ballon toujours croissante compliquent la tâche des joueurs. Pour Vilches, l’intelligence de jeu sera donc la caractéristique la plus importante pour s’adapter au football de demain. Les joueurs qui ont la meilleure compréhension du jeu et qui commettent le moins d’erreurs seront les plus performants.