Júlia Bartel a grandi en jouant au football avec les garçons. Tous les dimanches, elle allait voir jouer son frère et, quand elle a eu quatre ans, son père lui a proposé de tester. À 14 ans, elle signe à l’Espanyol Barcelone, avant de s’engager avec le FC Barcelone quelques années plus tard. Dans cet entretien, Júlia Bartel revient sur son développement en tant que joueuse, étroitement lié à la passion qu’elle nourrit pour le football. Elle rend également hommage à l’implication de ses entraîneurs, qui l’ont toujours aidée à travailler ses points faibles.
Points clés
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Savoir gérer la pression est crucial dans le football de haut niveau. Júlia Bartel insiste sur l’importance de mettre l’accent sur l’aspect mental au même titre que sur la préparation physique.
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Par ailleurs, l’internationale espoir ne rechigne jamais à effectuer une séance supplémentaire. Elle estime que le « travail invisible » est indispensable pour toute jeune joueuse qui veut réussir au plus haut niveau.
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Pour Júlia Bartel, jouer pour l’équipe nationale reste la plus belle expérience de sa jeune carrière, même si tout n’est pas toujours une partie de plaisir. Chaque séance d’entraînement, chaque match et chaque compétition est une nouvelle occasion d’apprendre.
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Partie 1 : les débuts dans le football
Júlia Bartel commence le football à l’âge de quatre ans, quand se contenter de regarder jouer son frère depuis la touche ne lui suffit plus. Elle marque trois buts lors de son tout premier match et n’a pas lâché les terrains depuis. Júlia Bartel est une mordue de l’entraînement, qu’elle décrit comme la partie qu’elle préfère dans le football de haut niveau. Avant de rejoindre l’Espanyol puis le Barça, elle avait trois séances par semaine plus le match du week-end. La milieu de terrain espagnole explique qu’elle aimait par-dessous tout jouer avec ses amis et sentir qu’elle faisait partie de l’équipe, même si elle était la seule fille. Elle joue avec les garçons jusqu’à ses 13 ans, âge de son entrée à l’académie de l’Espanyol, qui a été une expérience révélatrice. À l’Espanyol elle a pu partager un vestiaire uniquement avec des filles pour la première fois. C’est également là qu’elle a compris l’importance du travail à la salle de sport et qu’elle a commencé à intégrer du renforcement et des séances de récupération à sa routine d’entraînement.
Partie 2 : formation et développement
Dès le plus jeune âge, Júlia Bartel a eu des entraîneurs qui ont toujours veillé à ce que les garçons la traitent avec respect. Elle est reconnaissante envers les entraîneurs du club de sa ville natale pour l’avoir aidée à travailler ses points faibles. Après l’entraînement, il leur arrivait régulièrement de prendre du temps en plus pour lui faire travailler les frappes, les contrôles et d’autres gestes techniques. Une fois au FC Barcelone, elle a constaté que l’encadrement technique accordait une importance bien plus grande aux détails dans leur travail avec les joueuses. Elle a vite compris qu’au plus haut niveau, ce sont ces petits détails qui peuvent faire la différence.
Partie 3 : la vie en équipe nationale
Tous les joueurs et toutes les joueuses rêvent de jouer pour leur équipe nationale. Júlia Bartel se souvient très bien de sa première convocation avec l’Espagne. Elle n’avait alors que 14 ans. C’était en 2019 et elle était avec son père, qui lui a tendu la liste des joueuses retenues, sur laquelle figurait son nom. La joueuse confie que chaque jour passé avec la sélection est un honneur pour elle. S’entraîner avec les meilleures joueuses du pays représente une chance d’apprendre de coéquipières issues d’environnements et de clubs différents. Les compétitions internationales confrontent également les jeunes joueuses à des cultures et des styles de jeu divers. Júlia Bartel explique que l’Espagne possède une philosophie basée sur la possession et que ces matches internationaux permettent de se mesurer à des équipes qui évoluent dans d’autres systèmes et s'appuient sur d’autres forces.
Partie 4 : gérer la pression
L’internationale U-23 travaille avec un psychologue du sport depuis plus de trois ans. Une fois par semaine, elle le voit pour faire des exercices de respiration ou de visualisation mentale. Elle constate que ces séances l'ont fait progresser dans sa capacité de concentration. En match, elle se sent plus calme et plus lucide dans les moments décisifs. Pour elle, savoir gérer la pression est une qualité essentielle qui peut être améliorée en réalisant un travail supplémentaire avec un spécialiste. Elle aime ressentir la pression de la compétition ainsi que l’excitation avant un grand match.
Partie 5 : passage du football de jeunes au football senior
Chez les seniors, les matches se jouent sur un rythme et avec une intensité beaucoup plus élevés. C’est la différence majeure avec le football de jeunes. Si elles veulent répondre à ces exigences, les jeunes joueuses doivent travailler encore davantage. Pour affronter des adversaires plus fortes et plus expérimentées et se mettre au niveau, elles doivent tirer profit de tous les moyens à leur disposition, tant au niveau de la nutrition que de la préparation mentale et physique. Pour Júlia Bartel, il y a un changement d’attitude à adopter pour se concentrer davantage sur le travail à la salle de sport, la nutrition et la récupération. Elle est bien consciente que toutes les joueuses sont différentes, mais demeure convaincue que tout ce travail ne peut que faciliter la transition des équipes de jeunes vers l’équipe première.
Partie 6 : conseils aux jeunes joueuses
En dernière partie d’entretien, Júlia Bartel livre les meilleurs conseils qu’elle pourrait donner aux jeunes joueuses qui rêvent de devenir professionnelles. Elle rappelle que le plus important, c’est de prendre du plaisir à chaque match et chaque séance d’entraînement. Elle souligne que tout peut aller très vite dans le football. Les performances se suivent mais ne se ressemblent pas nécessairement, et il faut apprendre à profiter de chaque moment. La Catalane prévient ensuite que le talent ne suffit pas. Personne n’atteint le niveau professionnel sans travailler dur. C’est le « travail invisible », comme elle l’appelle, qui fait la différence entre les joueuses qui atteignent le très haut niveau et les autres.