La défense française n’a cédé qu’à une seule reprise sur les pelouses indonésiennes, ce qui fait d’elle la plus hermétique de cette édition. Les Français défendent en nombre et misent sur des contre-attaques extrêmement rapides pour faire la différence. Ils trouveront toutefois face à eux une sélection allemande qui a déjà fait mouche à 16 reprises.
En possession : Les experts des corners
Quatre des dix buts marqués par la France en Indonésie sont consécutifs à des phases arrêtées (deux corners, un coup franc excentré et un coup franc direct). Dans un match serré, la capacité à débloquer une situation sur une phase arrêtée peut se révéler précieuse. Le nombre de combinaisons maîtrisées constitue évidemment un problème supplémentaire pour l’adversaire.
Membre du TSG, Pape Thiaw admire le sérieux et l’application des Bleuets sur les corners offensifs.
« La France possède des joueurs relativement grands, qui sont dangereux dans les airs. Elle compte également quelques bons frappeurs de coups francs. Mais, ce qui m’impressionne le plus, c’est leur attitude. À cet âge, on peut facilement se déconcentrer mais on voit que ces joueurs ont énormément travaillé les différentes combinaisons. Chacun sait exactement ce qu’il a à faire. Leur façon d’aborder les coups de pied arrêtés et leur exécution est remarquable. »
Le TSG a été séduit par la diversité et l’efficacité des combinaisons françaises sur ces phases de jeu qui, à elles seules, sont à l’origine de 19% de leurs tirs sur l’ensemble de la compétition (plus qu’aucun autre demi-finaliste). Il convient de noter que 45% des corners français se sont conclus par un tir. Ceci représente en tout 16 tentatives, dont sept issues de corners courts ou de corners tirés vers l’entrée de la surface de réparation.
Les Bleuets peuvent en outre s’appuyer sur une grande diversité de combinaisons : 45% des corners sont expédiés dans la surface, les autres étant joués court ou vers l’entrée de la surface. Dans les vidéos suivantes, les deux buts français sont inscrits grâce à des combinaisons consécutives à un corner joué court ou vers l’entrée de la surface.
Sans la possession: Défendre la surface de réparation
La défense française, qui n’a été prise en défaut qu’une seule fois, est la plus imperméable d’Indonésie 2023. Ce chiffre en dit long sur l’approche collective rigoureuse adoptée par la France.
Pour Julio González, membre du TSG, « les Français travaillent ensemble pour récupérer le ballon et partir en contre. Les connexions entre les joueurs fonctionnent bien et contribuent à la solidité de leur bloc-équipe. Ils défendent en nombre mais, en phase offensive, ils conservent un profil équilibré de sorte que, même en cas de perte de balle, ils sont rarement pris au dépourvu. »
« C’est une statistique très révélatrice. Les interventions défensives françaises se démarquent par leur timing, mais aussi par leur tranchant. La relation entre les deux défenseurs centraux et le milieu défensif est essentielle, mais les ailiers et les attaquants redescendent eux aussi et contribuent au travail défensif. »
« Dans les vidéos suivantes, nous allons voir comment les défenseurs et le milieu central travaillent ensemble, et quelle attitude ils adoptent pour défendre les 30 derniers mètres. Dans la vidéo 4, l’arrière droit se replace dans la zone laissée vacante par le défenseur central, attiré au duel. Amougou, le milieu défensif, vient lui aussi couvrir l’espace à l’intérieur et, dès que l’opportunité se présente, il participe à la conquête du ballon. »
Gardien de but : Paul Argney
Paul Argney (1) a conservé ses cages inviolées à quatre reprises en six matches. Ce faisant, il a largement contribué à la qualification des siens pour la finale. Les réflexes du jeune portier du Havre AC (17 ans) ont fortement impressionné Pascal Zuberbühler.
« Argney a réalisé des arrêts très importants. Il est très explosif et agile. Les deux vidéos ci-dessous illustrent bien ses qualités. Dans la première, il se couche sur sa droite pour une parade-réflexe contre l’Ouzbékistan. Il se replace dès que le centre part, ce qui lui permet d’être dans une position idéale pour répondre à la menace. La tête étant piquée, il lui faut faire preuve de beaucoup de vivacité et d’explosivité pour intervenir main droite. »
« Dans la vidéo 6, contre le Mali, il affiche cette fois son courage et sa détermination. Ses deux premiers pas, pour se rapprocher de l’attaquant, sont absolument décisifs. Il fait le choix d’avancer pour fermer l'angle de tir. Il se facilite ainsi la tâche pour réaliser une nouvelle parade décisive sur une grosse occasion. C’est un geste remarquable de la part d'un jeune gardien. »